Nouveau pape

La sélection d’un nouveau pape pour l’Église catholique d’ici quelques semaines est l’occasion pour elle de se tourner vers une nouvelle manière d’être au service de l’humanité. Pour ce faire, il faudra que le nouveau pape retrouve les racines collégiales de l’Église et fasse large part à la reconnaissance des églises locales, comme l’a prôné le Concile Vatican II.

En pratique cela veut dire reconnaître que les fondements de l’Église reposent sur la foi en Jésus, non sur la fidélité à Pierre. Chaque communauté locale, animée par son évêque (si possible, un jour, choisi par elle) cherchera sa propre manière de mettre en pratique l’enseignement de Jésus.

Le rôle du pape (et ce fameux Magistère de l’Église) portera sur les lignes fondamentales du message de Jésus en laissant aux communautés locales le soin de les appliquer conformément aux cultures et aux valeurs qui leur sont propres.  Une Église moins romaine, une Église plus locale.

Des sujets comme l’ordination de femmes ou d’hommes mariés à la prêtrise, l’avortement et la contraception, ou l’homosexualité, ne doivent plus être l’objet de dictats unilatéraux émis par  Rome, mais être traités localement en fonction de la lecture de la réalité sur place. Le Québec a des vues particulières sur ces questions, en raison de son évolution récente et de sa laïcisation. L’Église québécoise devrait avoir la possibilité d’adopter une position qui en tienne compte. Inversement on conçoit que des pays d’Amérique du Sud ou d’Afrique aient des points de vue différents, peut-être plus traditionnalistes qu’ici, et il faudra que les églises de ces pays puissent adopter des lignes de conduite qui leur conviennent et qui soient acceptées par les membres de ces communautés chrétiennes.

L’option qui s’offre aux électeurs du prochain pape ne devrait pas porter sur son conservatisme ou sur son progressisme, mais sur un modèle d’Église centralisé dirigé par Rome ou décentralisé vers les collectivités catholiques locales

Une telle diversité menacera-t-elle l’unité de l’Église catholique ? Son uniformité, certainement. Son unité, pas forcément. L’Église est avant tout une communauté spirituelle, une communauté d’esprit. L’amour enseigné par Jésus, censé se traduire en amour des frères et des sœurs humains, se vivra dans un esprit de communion avec tous, mais se manifestera sous les multiples formes inspirées aux Églises locales.

Michel Leclerc

909 Laudance, app. 512

Québec (Qc)

G1X 5H7

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