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Mourir dans la dignité par

 

 

 

Jacques Gaillot

 

Régulièrement le débat sur l'euthanasie est relancé lorsqu'une personne victime d'une maladie incurable et mortelle, souffre atrocement et demande une aide active à mourir. Dans l'opinion, l'émotion est  considérable, car la demande est rejetée.

Aujourd'hui, un « panel citoyen » propose de légaliser le suicide assisté.

 

Y a-t-il un droit des malades à pouvoir mourir dignement? Peut-on vouloir que la vie reste humaine jusqu'à son terme? La mort fait partie de la vie puisqu'elle l'achève. Si la vie doit être défendue et protégée,  c'est vrai de la mort qui en fait partie. Personne ne peut vivre et mourir à notre place. Comment ne pas désirer avoir les moyens d'aimer la vie jusqu'au bout et de mourir dignement? Comment entourer et soutenir les personnes pour que la dernière étape de la vie reste conforme à la condition humaine ?

 

Dans les faits, la fin de vie est peu prise en charge collectivement. Le développement des soins palliatifs constitue un apport heureux. Mais beaucoup reste à faire pour lutter contre la souffrance et l'acharnement thérapeutique et pour ne pas mourir dans la solitude. C'est une question d'humanité, de compassion et de solidarité.

 

Quelle aide apporter, quelles solidarités susciter, pour que les malades dont la santé se dégrade, puissent continuer à vivre dans les conditions les plus acceptables ?

 

Notre époque a tendance à privilégier la beauté physique, la jeunesse, la compétitivité, la réussite, au point qu'on est tenté, lorsque la maladie devient implacable, de penser que la vie n'a plus de valeur et n'est plus supportable.

 

La question posée par l'euthanasie est celle du sens de la vie, du goût à la vie, du bonheur d'être vivant. Qu'est-ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue, que la relation à soi-même et aux autres reste tonifiante ? Les humains gardent toute leur valeur et vérité profonde, même lorsque la santé s'altère et que les forcent diminuent.

 

Il y a le respect de la loi qui interdit de tuer. C'est un principe fondateur. Mais la loi ne peut pas tout.

Par humanité et par compassion, on comprend que des malades puissent se trouver dans des situations d'exception. Des situations d'exception qui n'entrent pas actuellement dans le cadre de la loi mais que la loi devrait envisager. Par respect pour les malades. Dans de telles situations,  il y aurait la possibilité et le droit légal de mettre fin à sa vie.

 

Mais va-t-on pour autant perdre goût à l'existence, et  recourir inconsidérément à cette solution ? Je ne le crois pas. On peut penser au contraire que conscients de cette possibilité, beaucoup seront davantage désireux de vivre, même difficilement, non parce qu'ils y sont contraints, mais par décision et choix personnels.

Avec liberté, ils choisiraient de continuer à vivre, en donnant davantage un sens et une valeur personnelle à cette dernière étape de la vie.

 

Jacques Gaillot

Evêque de Partenia  27 janvier 2014

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