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Dans la peau d'un évêque - Pietro de Paoli (Plon)

Aujourd’hui (Jeudi 24 septembre 2009) est paru le dernier Pietro de Paoli, Dans la peau d’un évêque.
Après lecture, une chose est certaine, on ne souhaiterait pas y être.

Le constat est sévère mais juste. Marc (l’évêque), comme ses confrères, n’a pas la tâche facile. Il souffre de la solitude d’un pouvoir sans puissance et sans grandes marges de manœuvre, des freins financiers et politiques, mais surtout de l’appauvrissement réel d’ouvriers prêts à œuvrer pour la vigne du Seigneur. Il souffre également d’un problème de santé qui lui fait entendre de manière plus forte l’urgence du faire.

 

Car la question centrale de ce roman est bien « quoi faire ? ». Evidemment, j’entends déjà tous ceux qui, blottis dans la chaleur de groupes ou de paroisses qui fonctionnent bien,  trouveront que tout va au mieux  et qui ne comprendront pas pourquoi il faudrait faire quelque chose. Pourtant, la première qualité de ce livre est d’être un roman sans romance, les faits racontés, quoi que fictifs, sont au plus proche de la réalité. Peut-être trop proches pour la dernière partie qui relate la triple crise de l’année dernière (Intégristes – Recife – Préservatifs en Afrique), 45 pages un peu plaquées qui font « passage obligé » mais qui auront le mérite de dater ce livre et la possible émergence d’une « opinion publique » dans l’Eglise.

 

L’attrait du livre, comme pour les deux derniers Pietro de Paoli, est plutôt dans la consistance des personnages, auxquels chaque lecteur pourra sûrement accoler un ou plusieurs noms tant ils nous sont proches. Dans la rugosité de vies concrètes, dans les joies de l’amitié, de la musique et des nourritures, dans les incompréhensions, la colère et les coups de fatigue, dans les espoirs et les tentatives laissées en suspens, c’est la vie réelle d’une Eglise incarnée, d’hommes et de femmes qui tentent de s’arracher au néant pour se laisser emplir du sens de Dieu, pour remettre librement Dieu à l’origine de leur vie et de leurs désirs. Et si le « héros » du roman se jette à genoux devant son Seigneur pour qu’Il l’aide à répondre à la question « Qu’as-tu fait de (ou pour) mon Eglise ? », on se sent soi-même contaminé par ce besoin de prier pour tous les évêques qui portent ce poids radical, celui du sentiment de responsabilité face à Celui auquel ils ont lié leur vie.

 

Dans ce roman, il n’y a pas de grandes théories visionnaires ou de recettes miracle, ni chez Marc, ni chez l’auteur, simplement un désir d’agir et une confiance en l’Eglise qui depuis les premiers apôtres a su laisser éclore en son sein des initiatives nouvelles pour annoncer le Christ au monde. A lire trop rapidement, on pourra croire que Dans la peau d’un évêque témoigne simplement de l’anémie de l’Eglise, il montre, je crois, au contraire que tous les éléments sont présents pour que l’Espérance renaisse, une espérance fondée sur la certitude de Marc, celle que jamais le Christ ne lâchera un monde qu’il est venu sauver.

 

A nous de jouer !

 

Ce portrait sera-t--il un peu celui des prochains nominés?

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