AMITIÉ

J’ai retrouvé dans ma bibliothèque un ouvrage d’Anselm Grün dont le titre est « Petite méditation sur le mystère de l’amitié ».J’ai senti que non seulement j’avais la curiosité de le relire, mais que j’avais besoin de creuser, d’approfondir davantage ce sujet. Bref, de le mettre en mots pour y voir plus clair. Je crois que j’ai fait du chemin concernant l’amitié, mais je sais qu’il  y en a encore à parcourir.

D’abord, j’avoue attendre encore un peu trop de l’amitié. Non pas dans le sens que j’ai des exigences ; je n’attends pas la perfection chez l’ami, car moi-même je ne suis pas parfaite. Mais il me semble qu’il y a des critères sur lesquels se base l’amitié : le respect des convictions, des goûts, l’affection, laquelle naturellement grandit avec les années, la confiance mutuelle, le partage, l’écoute attentive, le soutien dans l’adversité. Il  importe de pouvoir exprimer ses joies et ses peines, être assuré de la compassion et de la compréhension de l’ami. Tout cela, sans avoir le sentiment de peser sur lui, sur sa liberté.

L’amitié est nécessaire et son absence fait mal. Rares doivent être ceux qui n’ont besoin de personne à qui parler, se confier. Anselm  Grün dit ce qui suit : « Lorsque quelqu’un se plaint auprès de moi de n’avoir aucun ami, de n’avoir aucune présence à ses côtés, je lui pose cette question : « Es-tu un ami pour toi-même ? » Cela me rappelle ce qu’un moine m’a dit un jour : « Soyez bonne pour vous-même. » Ces deux conseils se rejoignent.

C’est si bon l’amitié, c’est comme un cadeau choisi soigneusement et qu’on offre avec joie, espérant rendre l’ami heureux. On ne peut éprouver un tel sentiment pour plusieurs personnes : ce serait s’éparpiller. Pour ma part, je rois que je ne saurais plus qui je suis. Je peux avoir des contacts avec plusieurs personnes que je trouve agréables et passer de bons moments avec elles. Cependant, il n’y aura pas d’échanges et de confidences intimes, tels ceux que l’amitié véritable demande.

Si un nous quitte, je crois qu’il est indispensable de se regarder d’abord. Personne n’est parfait. Mais j’aurais de la difficulté à accepter qu’un ami avec lequel j’aurais eu une relation profonde qui durait depuis plusieurs années, se brise sans un mot de regret, sans explications. L’ami doit se sentir libre, mais la liberté de l’un finit là où commence la liberté de l’autre.

Si plus de personnes connaissaient la joie d’avoir un ami véritable, il me semble que la vie serait tout autre ici-bas.

Thérèse Hart

4 septembre 2012