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Au début du voyage, ça s'annonçait formidable. Nous étions les nouvelles pousses du Concile Vatican II et les prêtres de l'Expo. Et la mer se faisait vaste, invitante, pleine de promesses et de défis.
Puis le temps s'est chagriné. Nos modèles nous ont lâchés. Sur la pointe des pieds, nos "fidèles" se sont retirés peu à peu, comme une santé qui se détériore.
Ce fut le naufrage. Pas spectaculaire. Pas catastrophique. Un naufrage progressif, qui vous engourdit, qui vous laisse pantelant sur une plage abandonnée. Seul, sans "Vendredi" comme compagnie. Certains ont appelé cette dérive "révolution tranquille"...
Je suis atteint du syndrome de Robinson Crusoé. Naufragé d'un voyage qui fut fabuleux mais qui m'a conduit sur une île déserte, je sais que le secours viendra. Je sais qu'un autre voyage se prépare. Mais j'ai bien peur de ne pas en être. Je suis coincé entre le rêve qui fut, quand Robinson hissait les voiles, et le rêve qui vient. Sauf que celui-ci ne peut s'abreuver à des outres vieilles. Alors, je fais quoi? Du neuf avec du vieux ou du neuf tout court, sans compromis? Robinson couchera sur son île, encore ce soir, solitaire.